Comment aider?

Il est important de ne pas oublier qu’en tout temps vous pouvez faire appel à une ressource d’aide pour passer le flambeau quand vous êtes inquiet.

Comment aider… En présence d’une personne en détresse?

S’apercevoir qu’une personne de notre entourage semble en détresse psychologique peut engendrer beaucoup d’inquiétude et de souffrance. Il est fréquent et normal de ressentir un stress, un inconfort ou une crainte à l’idée de questionner une personne sur sa détresse, sa souffrance et ses intentions suicidaires. L’important est de reconnaître et de prendre au sérieux les signes que vous parvenez à décoder. Si vous avez des doutes, validez vos inquiétudes auprès de la personne. Retenez bien que c’est par des questions précises que l’on obtient des réponses précises.

 

Voici quelques règles de base à suivre pour aider une personne en détresse de votre entourage :

  • Établissez d’abord un climat propice à la discussion (moment et lieu appropriés).
  • Demandez-lui directement ce qui ne va pas.
  • Faites lui part de vos inquiétudes : « J’ai remarqué que tu ne fais plus telle ou telle chose.»
  • Prenez le temps de comprendre sa perception.
  • Respectez les silences et le rythme de la personne.
  • Prenez-la au sérieux, puis encouragez-la à exprimer ses émotions et sa souffrance.
  • Exprimez-vous calmement et évitez de juger ou de faire la morale, comme par exemple en lui disant : « Voyons, il y a des gens qui ont vécu des choses pires que ça, prends-toi en main! »
  • Ne minimisez pas ce que la personne vit : « Voyons, un de perdu, dix de retrouvés! »
  • Dites-lui qu’elle n’est plus seule.
  • Accompagnez-la vers une ressource d’aide au besoin.
  • Si vous n’êtes pas à l’aise dans cette démarche, communiquez avec une ressource d’aide qui prendra le relais.
  • Respectez vos limites, n’hésitez pas à les exprimer à la personne et prenez soin de vous.

Comment aider… … En présence d’une personne ayant des idées suicidaires

Si vous avez des doutes sur les intentions suicidaires d’une personne de votre entourage, il est important d’aborder ouvertement la question du suicide. Rappelez-vous que d’en parler n’en suggère pas l’idée. Toutefois, attention à la promesse du secret. Celle-ci peut vous placer dans une situation délicate. Par cette promesse, ce que la personne suicidaire demande en fait, c’est la discrétion. Offrez-lui plutôt votre discrétion en choisissant avec elle les personnes ou les ressources pouvant lui venir en aide.

En cas de doute sur l’intention suicidaire, quoi faire?

 

Demandez-lui si elle pense au suicide

« Est-ce que tu penses au suicide? »
« Est-ce que c’est parfois tellement difficile que tu penses à mourir? »
« Est-ce que ça fait mal au point où tu penses à t’enlever la vie? »

Si elle confirme penser au suicide, vous pouvez poursuivre et questionner la personne sur le « Comment, Où et Quand » (COQ) elle planifie passer à l’acte?

« As-tu pensé à un moyen? Est-ce que tu as ce moyen en ta possession? »
« As-tu choisi un lieu? »
« As-tu choisi un moment? »

Si vous craignez les réponses ou n’êtes pas à l’aise avec les réponses reçues, demandez à une ressource d’aide de prendre la relève.

Lorsque vous détectez des signes précurseurs au suicide, il peut arriver que la personne n’admette pas qu’elle a un problème et qu’elle ne veut pas l’aide offerte. Vous devez alors contacter des ressources d’aide, et ce, malgré le refus de la personne. N’oubliez pas : une personne suicidaire a ses facultés affaiblies par le désespoir. Comme vous ne laisseriez pas une personne en état d’ébriété conduire sa voiture, ne laissez pas une personne suicidaire seule avec sa souffrance.

Plus les détails du passage à l’acte sont déterminés et plus le moment prévu pour ce geste est rapproché, plus il y a urgence d’intervenir. La personne doit être vue par un médecin ou un intervenant en situation de crise le plus rapidement possible. Si la personne accepte, accompagnez-la ou trouvez quelqu’un d’autre pour le faire. Si elle refuse, communiquez avec une ressource qui intervient en situation de crise le plus tôt possible. Puis, dans la mesure du possible, retirez le moyen prévu pour le suicide (médicaments, arme à feu, corde, etc.).

 

Comment aider… En présence d’une personne ayant fait une tentative de suicide

La peur de perdre une personne que vous aimez peut susciter chez vous peine ou colère. Il est important que vous vous rappeliez que la personne n’a pas fait un choix réfléchi; elle souffre terriblement : ce n’est pas un geste qu’elle pose contre vous, mais plutôt contre elle-même.

 

Comment aider… Au retour à la maison

Il est possible qu’un malaise ou une insécurité s’installe au retour à la maison de la personne qui a fait une tentative de suicide. Dans ce cas, n’hésitez pas à accomplir une ou plusieurs de ces actions.

  • Vous pouvez faire un retour avec la personne, sur la façon dont vous avez vécu la situation, sur vos sentiments et vos craintes du moment présent, en faisant attention de ne pas culpabiliser la personne.
  • Si vous ne vous sentez pas à l’aise, appelez une ressource d’aide. Vous pourrez ainsi partager vos sentiments et obtenir des pistes pour faire part de votre malaise, vos craintes et vos attentes avec une personne aidante.
  • Encouragez et soutenez la personne face à l’aide qui lui est apportée (suivi médical, psychothérapie). Vous pouvez lui offrir de l’accompagner.
  • Gardez en tête que vous pouvez mentionner vos limites à la personne, que vous vous devez de les respecter ainsi que de prendre soin également de vous.

Rappelez-vous qu’il est difficile, même impossible, d’assurer une surveillance constante de la personne suicidaire. Certaines situations de crises suicidaires peuvent persister plus longtemps ou revenir par épisodes. Les proches de la personne suicidaire peuvent alors perdre espoir en l’amélioration de la situation de l’être cher. Parfois, il peut même arriver que le découragement des proches soit tellement grand qu’ils finissent par se résigner et croire que la personne a fait un choix réfléchi. Ressentir du découragement ou du désespoir peut survenir à tout moment, parlez-en! Vous n’avez pas à avoir honte ou à vous sentir coupable des pensées que vous avez. Il existe des ressources pour vous aider. Permettez-vous d’en parler et de recevoir de l’aide vous aussi!

  • Sentiment de choc et de déni
  • Engourdissement des émotions
  • Pleurs, chagrin profond
  • Sentiment de colère, de rage, de honte
  • Grande anxiété
  • Douleur et désespoir
  • Culpabilité et auto-accusation
  • Retrait de la vie sociale.

Il est très important d’en parler avec un ami ou de faire appel à une ressource d’aide spécialisée afin d’obtenir de l’aide, du soutien et des conseils.